Ahhhhh la frontière Lao/cambodgienne et sa réputation (amplement méritée) de corruption et d’arnaque généralisée ...

Bien renseignés et équipés (on a de quoi boire et manger pour 24h), nous arrivons en fin de matinée au poste de douane, décision stratégique purement intuitive. (On imagine à cette heure que les poches des douaniers sont déjà un minimum remplies et que donc ils finiront par laisser tomber).

La pièce de théâtre débute dès les tampons de sortie du territoire Laotien. Pas moins de 4 douaniers dans un bureau nous demandent du bout de lèvres les 2 U$D de «frais de tampon réglementaires par passeport». Pas de bol, nous sommes terriblement radins dans ces cas là et le sourire jusqu’aux oreilles (très important le sourire en Asie !), la voie calme et paisible nous répétons que nous avons payé le visa «réglementaire» à la frontière de Houai Xai, et que par conséquent, nous nous sommes déjà acquittés de tous les frais «réglementaires». Un petit groupe de Falang (étrangers) sort d’un minibus et approche, ce qui met un terme à nos explications, le tampon est redevenu gratuit. Il nous faut encore franchir la barrière, et là un autre douanier qui vérifie les papiers tamponnés réclame 20 U$D, sans en préciser la raison ... un grand sourire, merci et bye bye clos la discussion.

La partie centrale de la pièce peut alors commencer.

On ignore sciemment la table de quarantaine sur notre gauche, un douanier nous indique le bureau pour le CPD, 20m plus loin. On se retourne, un type en civil, masque sur le visage, est en train de sprayer nos pneus !  Stop Stop !!!! On s’indigne (calmement et avec le sourire, très important le sourire) qu’il ait pulvérisé des substances toxiques juste sous le nez de nos enfants (la porte était restée grande ouverte). Le CPD est tamponné très rapidement et sans problème, on peut alors faire nos demandes de visa. Le groupe de jeunes touristes nous a rattrapé et devancé, ils ralent car ils ne veulent pas payer les frais de tampons locaux (5U$D par passeport en sus du visa à 30U$D ... l’inflation sans doute). Mais comme tous les travelers à pieds, ils sont coincés par leur chauffeur qui les menace de ne les attendre que 20 min. Douaniers et bus sont de mèche: du coté Laos la première ville est à 15km, 50 km du coté Cambodgien ... rien entre les deux.

On rempli pour notre part les petites fiches, et avec un grand sourire, on leur tend directement les 60 U$D qui nous concernent. Naturellement, ils en réclament 10 de plus, pour des frais de tampons associé à l’enregistrement sanitaire cette fois. Pas de problème, grand sourire (vous savez pourquoi), on retourne vers la table de quarantaine où nous assurons que nous sommes en bonne santé et que tout va bien, merci. Commence alors une certaine navigation entre le bureau des visas et celui médical, on fini par accepter de remplir une fiche quand soudain, le rideau tombe, la douanière récupère la fiche incomplète: c’est l’heure de la pause repas, ils n’ont plus le temps de s’occuper de nous. Les tampons s’abattent frénétiquement sur les passeports et en quelques secondes nous voilà officiellement touristes au Cambodge pour 1 mois !

Pour les voyageurs:

1. -Aucun «frais de tampons» ne peut être exigé par les douaniers, que ce soit au Laos ou au Cambodge, il s’agit d’une pure escroquerie.
   

2. -Les visas pour les moins de 12 ans sont gratuits au Cambodge, ce ne sont pas les douaniers qui vous le diront, presque tous les voyageurs rencontrés au Laos avaient payé ceux de leurs enfants (en plus des frais de tampons).
   

3. -Garder le sourire et le calme en permanence et laisser entendre que vous n’êtes pas pressés vous aidera certainement à éviter de vous faire racketter par les fonctionnaires corrompus.
   

4. -Finalement arriver en fin de matinée s’est révélé très payant, le ventre (rebondi) des douaniers se montrant très persuasif à midi ...