Il arriva parfois que de petites tâches en apparence anodines se révèlent finalement beaucoup plus complexes que l'on puisse imaginer.
Le Pitufo avait débuté une inclinaison certaine pour la gauche depuis quelques temps. Pour compenser ce penchant néfaste, il avait été décidé d'ajouter une lame de suspension pour chaque roue concernée. Naturellement, nous avons découvert que le Lundi de Pâques existe aussi au Botswana, toutes les boutiques ou ateliers étant fermés ce jour-là.
Bref, 24h plus tard, nous apprenons qu'au Botswana, le mardi de Pâques est aussi une institution ! Fort heureusement, quelques boutiques sont ouvertes, dont le garage qui nous intéressait pour effectuer le redressement idéologique de notre véhicule. Quelques palabres plus tard, les lames sont dégotées (il faut dire que le garage en question est en principe spécialisé pour les pneus, mais comme on est en Afrique, il y a toujours une solution !). Et là, les soucis débutent. Les "mécanos" ont des principes rigoureux en ce qui concerne le positionnement des crics hydrauliques sous un camion, quand bien même ils n'ont jamais vu de Pitufo de leur vie. Las, ils finiront pas écouter les conseils d'Olivier et capituleront pour enfin les poser au bon endroit. Et c'est ainsi qu'une première lame sera ajoutée à l'avant. Il reste celle à l'arrière, mais la journée prenant fin, nous leur donnons RV le lendemain.

Arrivant vers 9h au garage le lendemain matin, nous nous rendrons compte que la rouille a grippé l'étrier arrière qui refuse obstinément de céder. Impossible de le déloger, malgré le dégrippant (du WD40 pour les spécialistes), les coups de marteau, le burin, le cric, les supplications ... rien n'y fait, il y reste cramponné comme une bernique à son rocher !
Bref, 8h plus tard, nous abandonnons la lutte et rangeons soigneusement la lame pour le prochain round, on finira bien par l'avoir un jour !