Ayant quitté les Family-on-tracks, nous avons achevé le WE au bord du Niger ... Enfin, les marécages qui bordent le célèbre fleuve. Donc nous décidons d'annuler les cours du matin pour nous rendre dans la capitale malienne pour tenter d'y obtenir nos visas mauritaniens. Après avoir malicieusement esquivé les 3 premiers sifflets de policiers somnolents aux intersections, nous ne pouvons prétendre ne pas remarquer celui qui nous barre désormais la route. Cette fois, nous sommes en infraction ! Et c'est vrai, nous avons fait demi-tour sur une voie non prévue à cet effet, et les policiers habilement positionnés pour arrêter les nombreux contrevenants qui s'y font piéger ne nous ont pas raté ...
3/4 d'heure de palabres plus tard, un sympathique et opportun guide vient à notre rescousse. Il nous explique la marche à suivre: glisser discrètement un billet à l'homme en uniforme qui s'obstine à garder notre CPD en otage.

D'ailleurs, les 2 autres individus qui ont également été arrêtés entre-temps connaissent bien la chanson, puisqu'ils ne mettent pas 3/4 d'heure à se décider, eux ... La méthode est simple: Regarder ailleurs, effleurer la manche du policier, et subrepticement glisser un billet dans la main qui s'est nonchalamment positionnée pour le réceptionner ... Simple, non ???  Certainement agacé par notre lenteur d'esprit et le peu d'argent qui nous reste, le policier viendra à l'entrée du camion toucher et compter les ultimes billets et pièces que nous lui tendons: 4.000 CFA.

Nous finissons par arriver à l'ambassade mauritanienne à 12h15 ... Et Solenn ne va pas mieux: Si elle semble guérie de son paludisme, elle a depuis enchaîné sur des vomissements réguliers ... Par chance, le planton de l'ambassade laisse entrer Olivier, Marion et Titouan qui sont directement reçus par le consul. Regrettablement, l'ambassade ne délivre plus de visa: on peut les obtenir directement à la frontière. Après cette seconde déconvenue, nous filons faire quelques courses au "supermarché" que nous avons dégoté avant de trouver une boulangerie afin de rassasier nos estomacs qui commencent à s'impatienter. Missions assez facilement accomplies, et dénicher une rue à l'ombre et tranquille est la prochaine étape de la journée.

Encore une fois il nous reste à trouver des changeurs de monnaie, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ne courent pas les rues ... Après plusieurs tentatives infructueuses dans des banques ou des bureaux indiquant fallacieusement "change", un vigile accompagne Olivier vers une boutique de téléphone qui pratique des taux peu intéressants, mais faute de mieux ... La journée touche à sa fin, entre circulation difficile, feux à rallonge et ruelles hasardeuses, mais nous finissons par nous extirper de la bouillonnante cité.