Depuis le 14ème siècle, le peuple Bamoun a su imposer sa culture comme l'une des civilisation majeure du Cameroun. Popularisée à travers l'un de ses sultans des plus emblématique, Le Sultan Ibrahim Njoya qui a su moderniser son peuple et s'adapter à l'émergence coloniale du début du 20ème siècle. Visionnaire et pragmatique, il dota son peuple d'une écriture (le shu-mom), d'une religion (le nkuet kwate), d'une cavalerie et ré-organisa l'agriculture grâce au calendrier des semis. Installés depuis des générations à Foumban, c'est donc logiquement dans cette ville qu'il fit ériger un nouveau palais qui serait "résistant" aux incendies qui ravageaient régulièrement les constructions royales au cours d'émeutes ou d'insurrections ... Si le style n'est pas traditionnel des constructions bamounes, il reste un édifice imposant qui renferme notamment un agréable musée où de nombreux artefacts retracent la prestigieuse histoire d'une civilisation qui continue de fasciner les chercheurs du monde entier.

Après la visite du palais, impossible de ne pas s’arrêter au marché artisanal qui recèle de masques, figurines et autres objets d'art typiquement africains. Depuis que les troubles de l'Ouest ont effondré le peu d'économie touristique qui existait au pays, les artisans sont exsangues et recherchent désespérément les touristes en mal de souvenirs. Nous somme donc logiquement harcelés par les vendeurs dont certains n'hésitent pas à proposer des tarifs ahurissants, oubliant certainement que nous ne pouvons pas payer pour les touristes absents ...

Alors que nous nous apprêtons à quitter la ville en soirée, nous croisons la route d'Ibrahim qui nous invite chez lui. Le temps d'une soirée, nous partagerons son repas familial et nous échangerons sur le Cameroun et son incroyable potentiel touristique quasi-inexploité. Car le rêve d'Ibrahim, petit-fils de l'ancien Sultan, c'est de proposer aux touristes des camper-van comme le nôtre (c'est ainsi qu'il nous a abordé, en proposant de nous acheter le Pitufo !). Pour le moment, c'est également le seul vrai voyageur que nous avons rencontré depuis l'Afrique Centrale: car il parcourt son pays à bord d'un Peugeot aménagé.