ncome
2018:  Ncome Museum, South Africa.
fond
Ncome Muséum and Blood River Battlefield
Samedi 27 Janvier 2018
Arrivés trop tard la veille pour pouvoir visiter les 2 musées relatant la bataille de "Blood River", nous avons tout juste le temps de visiter la version "boer". Dès l'entrée, le ton est mis: on peut y acheter pins et fanions de l'ancien drapeau Sud Africain: celui de l'apartheid. Un sympathique afrikaner nous accueille pourtant (il faut dire que nous sommes blancs ...) et se demande bien ce que des étrangers comme nous peuvent bien venir faire dans le coin. Il ne comprend visiblement pas comment on peut imaginer traverser l'Afrique en camion, et nous explique aussi simplement que s'il mangeait une pomme, qu'il était mercenaire au Congo et qu'il s'est fait tirer deux fois dessus ... On n'ose pas lui demander combien de personnes il a tué ... Bref, le sanctuaire du "souvenir" retrace le parcours de ces immigrés européens décidés coûte que coûte à vivre selon leur croyance: Les blancs sont supérieurs aux noirs. Pas question pour eux de se soumettre à l'autorité anglaise et sa politique qui a affranchi tous les esclaves (sans verser la moindre compensations financières) tout en accordant à ces derniers des droits civiques ... Impensable alors pour les esprits calvins de ces africains-blancs ou afrikaners. Ils ont donc décidé de migrer vers les terres du Nord, c'est à dire les terres Zulus. Naturellement, ces derniers n'ont pas spécialement apprécié l'intrusion de ces étrangers avides de leur "emprunter" leurs terres et leurs troupeaux ... Dans un premier temps, plusieurs convois de ces "trekkers" ont été massacrés, jusqu'à ce qu'un certain Pretorius lève une véritable petite armée sur-équipée pour venger ceux tombés sous les lances et les massues. Bref, grâce à une tactique bien rodée des trekkers (seulement 500 hommes) et leur suprématie technologique (fusils et canons) ils parviendront en une seule journée à massacrer un peu plus de 10.000 guerriers zulus, transformant la rivière avoisinante en rivière de sang ... sans la moindre victime à déplorer de leur coté. De quoi affirmer pour de bon la nature divine de leur expédition !

Naturellement, nous visiterons le lendemain matin le musée zulu qui relate exactement le même événement, mais avec quelques notions sensiblement différentes. On y apprend tout d'abord l'origine de l'unité zulu et de leurs traditions guerrières. Puis des différentes exactions commises par les blancs lors de leurs migrations (grand trek) et enfin, la "malédiction" annoncée par le grand "Shakazulu" à ses assassins avant de mourir: "vous ne gouvernerez pas longtemps: les blancs seront bientôt les maîtres de ces terres". Bref, de quoi titiller la méfiance du nouveau roi Dingane qui a pris le pouvoir et qui ne souhaite le partager avec personne. Les zulus ont créé une armée de professionnels, courageux, aguerris et disciplinés mais dont les armes restent archaïques et nécessitent le corps à corps. On y découvre qu'aucun traité n'a jamais été signé (contrairement à ce que stipule l'autre musée) pour la bonne raison que même le chef zulu était analphabète et ne parlait ni afrikaner ni anglais. Par ailleurs, il existe en tout pas moins de trois traités "authentiques" signés par Dingane qui, par ruse est parvenu à massacrer toute une expédition de blancs, ce qui entraînera un an plus tard l'expédition punitive de Pretorius, qui donnera son nom à Pretoria, aujourd’hui capitale d'Afrique du Sud.
Alors voilà, cette terrible histoire forgera le devenir d'une nation pour plusieurs siècles, mais en ce qui nous concerne, notre mercenaire blanc ne nous offrira pas l'hospitalité, (malgré son intense angoisse de nous savoir dormir dehors sans arme), alors que nous serons chaudement accueillis par les gardiens du musée zulu qui nous proposeront leur protection sans rien demander en retour.
ncome1 ncome2 ncome3 ncome4
Le convoi des chariots stratégiquement disposés en cercle.
Dans le musée Zulu
Le pont de la réconciliation, qui relie les 2 sites.
Précédent
Suivant