2018:
Sterkfontein Dam, Free State, Afrique du Sud.
Visions d'afrique du Sud
Lundi 19 Mars 2018
Le
pays noir et blanc
Sécurité:
Souvent décrié comme peu sûr, l'Afrique du Sud reste cependant un pays
où il fait bon voyager !
Jamais nous ne nous sommes sentis en insécurité, mais il est vrai que
nous avons évité les grandes agglomérations, et que notre bivouac de
ville favori (comme en banlieue de Durban par exemple)
consistait à dénicher un condominium avec gardien et de nous parquer
devant. En campagne, ce ne sont pas les coins isolés qui manquent, et
chaque fois qu'un piéton passait à proximité, il ne manquait jamais de
nous saluer poliment.
Nous n'avons jamais eu à payer le moindre bivouac.
Routes:
Le réseau routier est en bon état pour ce que nous en avons traversé, et
les pistes en principes bien entretenue. Peu ou pas de présence
policière, et en ce qui nous concerne, nous n'avons jamais eu à payer de
péages (présents semble-t-il vers Jo'Burg). Des stations
services sont régulièrement disséminées sur le chemin, mais elles
peuvent être en rupture de stock. Le prix du gasoil à la pompe varie en
fonction des stations, généralement entre 12 & 14 rands le litre en
ce début 2018.
Gastronomie:
Il est très facile de trouver un peu de tout en Afrique du Sud, beaucoup
de petits vendeurs, marchés, les grandes chaînes de magasins (Spar,
Shoprite ou Pick'n Pay) proposent une grande gamme de produits
frais ou industriels. Nous ne sommes allés qu'une seule fois dans un
restaurant (encore merci à Karl), et il faut reconnaître que les
plats étaient savoureux avec une attention portée sur la présentation,
le tout pour un prix d'environ 10€. Le prix des légumes reste élevé en
comparaison de celui de la viande (de très bonne qualité), et concernant
le fromage, vous avez le choix entre gouda ou cheddar (ou bien alors
cheddar et gouda).
Communications:
Nous n'avons jamais trouvé de free wifi, mais la 3G reste correcte et le
territoire assez bien couvert. Nous avons acheté une carte SIM de
l'opérateur MTN, qui propose des offres très diverses et en constantes
mutations. (ex: 1Go data valide 1 semaine à 70 rands, soit environ
5€)
Les Sud Africains:
1994, marquait la chute du régime de l'apartheid, spécialité très locale
qui consistait à affirmer que le développement intellectuel, culturel et
économique d'un être humain dépendait essentiellement de la couleur de
sa peau. Bref, suite à l'avènement de Nelson Mandela, le pays devenait
une démocratie où les droits des citoyens ne différenciait plus en
fonction d'une pigmentation plus ou moins foncée. Malheureusement si les
textes sont devenus plus limpides, ce n'est absolument pas le cas dans
la réalité quotidienne des sud-africains. Un apartheid économique à
succédé à son cousin politique: les "blancs", utlra-minoritaires,
concentrant l'essentiel des richesses, terres et activités
industrielles, pendant que les "noirs" , ultra-majoritaires, se sont
accaparés le pouvoir politique.
Force est de constater que les afrikaners (les africains blancs de
peau) sont loin de se montrer sympathiques, hospitaliers ou même
simplement polis. Un des derniers exemple en date:
Lors d'un bivouac en pleine campagne le long d'une piste, un fermier
blanc a arrêté son pick-up (une première pour nous), non pour
venir nous saluer, mais pour vérifier que nous n'étions pas en train de
nous approprier son champ "alien invaders", tels sont ses mots. Aussitôt
rassuré sur notre statut de voyageurs et nos intentions pacifistes, il a
tourné les talons et fait demi-tour avec sa voiture. Le lendemain, nous
sommes sortis d'une route pour rentrer dans un champ sans portail, mais
avec quelques enclos à vache. En fin de journée, un fermier noir est
passé, nous a d'abord parlé en afrikaner, puis comprenant que nous
étions étrangers, nous a souhaité une bonne soirée en nous précisant "no
problem" ... Ceci résume la quasi totalité de nos rapports avec les
différentes communautés: absentes ou complexes avec les blancs, simples
et conviviales avec tous les autres.
Nous garderons un immense sentiment de gâchis humain pour ce magnifique
pays qui a tellement à gagner dans une véritable cohésion multiraciale.
Heureusement
il y a des projets porteur d'espoir: Waairport Farm
Les
blancs roulent en 150 chevaux, les noirs en 4 ânes ...