2018: Petit
village traditionnel, Benue State, Nigeria.
Visions du Nigeria
Samedi 20 Octobre 2018
Le
Nigeria: L'autre Inde
Sécurité:
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique, et de loin. De nombreux
problèmes de sécurité existent, dont notamment la guerre civile dans le
Nord du pays avec Boko Haram, mais aussi du banditisme ciblé dans
certaines régions. Ainsi, ce sont en très grande majorité les nigérians
qui souffrent cruellement de cet état de fait. Pour autant, l'immense
majorité des nigérians vivent paisiblement et cherchent seulement à
survivre dans un pays ravagé par une intense corruption qui affecte leur
quotidien. Nous avons pu bivouaquer tranquillement dans la nature dans
la partie montagneuse du Taraba State. Ensuite, nous avons privilégié
les communautés catholiques qui nous ont toujours très chaleureusement
et gracieusement accueilli.
Routes:
Les routes du Nigeria ont de multiples visages: On y
trouve aussi bien des autoroutes qui peuvent se transformer en
immenses pataugeoires boueuses à souhait, comme des pistes difficiles
voir infranchissables en temps de pluie. Le plus commun étant des
routes types départemental avec nid-de-poule intégrés. Selon les
états, les check-points peuvent avoir une densité impressionnante.
Nous avons arrêté de compter après 100. Dans la plupart des cas, un
simple coucou amical de la main suffit pour rassurer les militaires,
d'autres se contentent de quelques mots de bienvenue. Seuls les
policiers (comme c'est souvent le cas en Afrique) peuvent se
montrer pénibles (ceux avec les casquettes rouges), mais
compte tenu du nombre, cela a été au final assez épisodique. Comme en
Inde, le sens de circulation est assez anarchique sur les autoroutes,
et les véhicules circulent indépendamment à droite ou à gauche ou à
contre-sens !
Beaucoup de camions renversés à signaler également.
Gastronomie:
Adieu le bon pain !
Au Nigeria, c'est le pain de mie semi-brioché qui est de rigueur ...
Autrement, les villages possèdent quelques petites boutiques vendant
les produits de saison cultivés localement ... pas de grande diversité
alimentaire. Nous pensions trouver quelques chaînes de magasins locaux
comme les NossoSuper de l'Angola, mais on est loin ! Certaines villes
majeures (Lagos, Ibadan, Calabar) abritent des SPAR ou
Shoperite, mais nous ne nous y sommes pas rendus.
Communications:
Nous avons acheté la carte SIM de l'opérateur MTN, dont la couverture
nationale est correcte dans les grandes villes, quasi-absente dans les
villages ou le long des axes majeurs.
Les Nigérians:
Très joyeux et chaleureux, nous avons été très bien accueillis partout
où nous sommes passés. Généralement, les militaires des check-points
étaient très sympathiques et nous souhaitaient systématiquement la
bienvenue. Pour autant, au Nigeria, c'est la débrouille qui prime et le
marché noir est la règle. Ainsi, trouver du diesel s'apparentait parfois
au parcours du combattant ! Les stations-services elles mêmes
choisissent leur tarif (pourtant officiellement fixé par l'état)
et vendent délibérément tout leur stock aux vendeurs du black-market qui
organisent ainsi les pénuries localement. Surcoût de l'opération:
jusqu'à +40% du prix légal officiel !
Nous avons très régulièrement assisté à des scènes explicites où un
chauffeur arrêté par la police glissait un billet dans la main qui tient
une arme. Dernière excentricité du pays: l'immense difficulté à changer
de l'argent en dehors des grandes villes économiques (Lagos, Abuja)
en effet, personne ne semble s’intéresser aux devises étrangères,
impossible de changer dans les stations services ou dans les banques.
Sur le marché, les taux sont bien en dessous du taux de change officiel,
et dépendent de la nature de la devise (ex: billet de 100U$D changé
à 350N/$, billets de 20U$D changés à 300N/$ ... lorsque le taux
officiel est de 1$ = 365N !) et les €uros n'ont aucun intérêt à
leurs yeux.
Beaucoup
d'Églises syncrétiques au Nigeria comme ici avec un pasteur de
l'Église céleste ...